vendredi 25 avril 2008

RECYCLAGE ARTISTIQUE

Le recyclage artistique est une forme assez récente d’art contemporain, utilisant des matériaux ou des objets recyclés dans leurs créations plutôt que des matériaux neufs. Beaucoup plus écologique que l’idée, très commerciale, du « scrapbooking », l’art recyclé propose souvent une réflexion sur nos modes de consommation et offre des produits plus écologiques et réfléchis. Il s’agit donc de réutiliser un matériel par le recyclage, la récupération et la revalorisation, pour lui donner une nouvelle vie.

Toutes sortes d’objets sont ainsi créés, telles que les Boîtes de la paix. Faites en Estrie, ce sont de petits meubles construits à partir de boîtes de pin ayant servi au transport de munitions par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam, et qui étaient éliminées par millions avant ce projet.

Présenté par le site L’Age de l’aluminium, des artisans de pays défavorisés tels que Cuba, Bahia et le Sénégal, utilisent des matières premières qui sont réutilisées pour fabriquer des objets usuels. L’aluminium, qui est malléable, facile à fondre et à travailler, est ainsi récupéré pour faire des voitures jouets, des cadres, des mallettes, et une foule d’autres objets facilement commercialisables dans leurs marchés locaux.

Des artistes créent aussi des œuvres d’art en réutilisant des métaux, du plastique, des circuits informatiques… des «déchets recyclés» tel qu’ils le disent si bien. À voir, les œuvres présentées par Recycl’Art lors d’une série d’expositions en France. Les musées d’ici ont aussi de plus en plus de place pour l’art recyclé. Par exemple, le Musée d’art contemporain de Montréal présentera la Triennale québécoise du 28 mai au 7 septembre prochains. Présentant les œuvres d’une trentaine d’artistes québécois, ils y consacreront toutes les salles du musée et l’événement sera repris tous les trois ans. Une belle vitrine pour nos artistes d’ici!

Des objets de consommation courante sont aussi créés dans cette mentalité, tel que les lampes par Organic Design. Créant dans leur atelier situé en Estrie, chaque modèle ou série est unique et adaptée au matériau récupéré choisi. Utilisant du bois, du granit, des métaux, du pyrex ou des bouteilles de verre, tous recyclés, ils créent des lampes très jolies et originales. De plus, ils utilisent des produits de finition naturels, et encouragent par partenariat des fournisseurs locaux. Aussi, des événements tels que le salon des Métiers d’art du Québec et le souk@sat présentent souvent des artisans québécois écologiques qui proposent de belles créations.

Ainsi, il est possible de créer et de se procurer de beaux produits qui respectent l’environnement. Beaucoup d’autres artisans du Québec et d’ailleurs offrent des produits très intéressants faits à partir de matériaux recyclés. Internet est d’ailleurs une source inépuisable d’informations sur ces différents créateurs. De la sorte, on reprend et on transforme des matières, qui deviennent des objets d’affirmation, symboles de notre culture en évolution. Prenant parfois une dimension politique et dénonciatrice, l’art recyclé veut faire réagir, mais surtout faire bouger les choses. Et on peut facilement y participer en encourageant ces créateurs ou en créant soi-même nos objets d’art recyclés.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» Antoine Laurent Lavoisier

dimanche 20 avril 2008

LE SLOW DESIGN

Encore peu connu, le slow design est un dérivé du « slow food », qui a été fondé en Italie en 1986, par Carlo Petrini. Le slow food est un mouvement international qui fait opposition à la culture « fast food », aux produits commerciaux de basse qualité et à l’abandon de la cuisine culturelle. Il prône l’utilisation de produits organiques cultivés et récoltés de façon traditionnelle, les produits locaux et la biodiversité. Cette vague récente a pris de l’expansion dans le monde entier et comprend déjà les « slowcities », « slow living », « slow travel », « slow school »… En opposition aux modes de vie et de consommation actuels, ce mouvement propose de revenir à des valeurs plus traditionnelles, et explore l’importance de l’interconnexion de la nature avec toute chose. Pour en savoir plus, le site internet slowmovement.com explique mieux ces différentes branches.

Le slow design, débuté par Alaster Fuad-Luke en 2004, prône des valeurs semblables, associant la même idéologie à la création d’objets et de mobilier. Il propose ainsi aux designers de concevoir des objets différents, hors des sentiers habituels d’objets standardisés et de production à grande échelle. Englobant le concept d’éco-design, le slow design va encore plus loin, considérant les valeurs humaines au centre de tout. On pense donc d’abord à soi et à sa communauté, à l’échelle humaine, et au respect de l’environnement. Le slow design encourage l’auto-conception et l’utilisation moindre des « ressources humaines, économiques, industrielles et urbaines ». Il vise à produire du bien-être, à faire rêver, à inspirer, à encourager la méditation et l’action. Ses produits visent à concevoir pour les gens avant l’argent, pour sa communauté locale avant l’internationale, et à produire des avantages socioculturels et environnementaux à long terme. Les produits slow design sont souvent uniques ou fabriqués à petite échelle, faits à la main ou à l’aide de techniques traditionnelles. Ils peuvent être faits de matériaux recyclés, encouragent les principes de développement durable, et ils sont habituellement de structure simple. Le processus de création est plus long, plus élaboré, ne créant pas que pour « faire du beau », mais pour encourager le développement socioculturel, les changements de comportements et le développement d’une nouvelle économie. L’idéologie est basée sur 8 thèmes inter-reliés : la tradition, le rituel, l’empirisme, la lenteur, « l’open source » (accès pour tous), la technologie, l’éco-efficacité et l’évolution.

Par contre, les créations du slow design sont plus dispendieuses que les objets courants. Souvent uniques et originaux, ces pièces tiennent plus des œuvres d’art que des objets de consommation usuels, le budget va donc en conséquence. Pourtant, les principes de ce mouvement sont vraiment intéressants, et ils gagneraient à être démocratisés et plus accessibles.

"Slow is beauty full " Alastair Fuad-Luke

Pour plus d’informations :
www.slowdesign.org
blog.bientotdemain.com
www.slowlab.net
www.slowmovement.com
www.slowfoodquebec.com